Lettre de la liasse inconnue n°1

Bonjour cher.e lecteur.rice !

Il y a quelques semaines, j’ai acheté chez un antiquaire d’Orléans une liasse de lettres et autres documents variés datant du XVIIIe et du XIXe siècle. L’ensemble des documents est très hétéroclite.

         Le but de cette nouvelle série de publications, intitulée « Historia – enquêtes d’archives » est de comprendre ces archives de façon collaborative et de trouver éventuellement un lien entre les documents. En d’autres termes : pourquoi ces documents étaient-ils réunis dans un même lot ?

Bien sûr, il pourrait s’agir d’un ensemble élaboré par l’antiquaire pour pouvoir les vendre en une seule fois avec un prix plus élevé ; mais comme nous sommes des rêveurs, supposons qu’il y ait une autre raison ! Et puisque nous sommes des détectives, essayons de la trouver !

          Pour ce premier article de cette série, voici une lettre qui date de la Révolution : le 6 Germinal an II soit le 26 mars 1794. Nous sommes donc sous la 1ere République, pendant la Convention, à la fin de la période de la Terreur : le contexte politique est donc très troublé (Danton est condamné à mort par le Comité de Salut Public et en particulier Robespierre le 30 mars !) ; sans compter que la République est en guerre aussi avec des puissances européennes.

Lecture du document

Comme vous pouvez le voir, les lettres étaient à l’époque pliées et envoyées avec l’adresse annotée sur le pli. (Cliquez pour agrandir)

Voici ce que j’ai réussi à transcrire, avec des points de suspension pour les mots que je n’ai pas réussi à lire :

Bordeaux le 6 Germinal an II

Messieurs … Bousquet …
Messieurs … Honoré Roux et compère de
Marseille doivent vous adresse pour mon compte
trente six caisses pierres à faux dont
22 marquées (symbole) et 1 à 22 et 44 marquées (symbole) et 1 à 44
Veuillez s’il vous plait
à … … les faire bien conditionnées
si elles en ont besoin et m’en faire
l’expédition la plus prompte par la voy
ordinaire, si elles ne vous arrivait pas toutes
à la fois, expédiez moi toujours celles que
vous auriez et le reste
nous par adressez les à M.
Delmou père et fils à Toulouse, vous ferez
suivre son fraix que je vous prie ménager
autant que possible ou … … le montant
sur… que m’acquitterez à présentation
vous priant de me faire cet envoy sans
retard … le moment de … …

Analyses et pistes de recherche

Jusqu’ici, on comprend qu’il s’agit d’une lettre d’un homme (un marchand?) de Bordeaux à un marchand à Agde. Il est question également d’un autre marchand qui est à Marseille: serait-ce un réseau de marchands ? Il est intéressant de voir comment, dans ce contexte politique difficile les marchands arrivent à faire perdurer leurs affaires et quels obstacles ils pourraient rencontrer.

Cependant, comme vous l’avez constaté, j’ai eu du mal à lire beaucoup de mots : pouvez-vous  les déchiffrer ?
J’ai l’impression qu’il manque peut-être une page de la lettre car il me semble que le dernier mot est « de » ; qu’en pensez-vous ?

De plus, connaissez-vous les usages d’écriture de l’adresse sur les plis ? On a la trace d’un cachet mais je trouve que les mots sont très difficiles à lire.

Dans l’attente de lire vos propositions et de pouvoir échanger ! 🙂

 

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Kris. dit :

    Cet article date un peu, mais à tout hasard, voilà ce que je lis de plus : « veuillez s’il vous plaît à leur recu (?) les faire bien conditionner si elles en ont besoin et m’en faire l’expédition (…) expédiez moi toujours celles que vous auriez et le reste à mesure qu’elles vous parviendraient. Adressez les (…) vous ferez suivre vos frais que je vous prie ménager autant que possible ou en tirrez le montant sur… (…) étant le moment de la vente de  »
    Je dirais que c’est étrange de terminer une lettre ainsi ! Il doit effectivement manquer une page.

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